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Jiu Xian Festival

vendredi 13 février 2009, par Jean Landré

Invitation par DaST

Installés à la ville, Jean et ses deux touristes reçoivent une invitation de DaST pour se rendre au village de Jiu Xian le soir même. Le dernier jour de la lunaison du nouvel an chinois y est l’occasion de fêter plusieurs choses :
 Une troupe de comédiens est arrivée, sur mandat du chef de village.
 à l’initiative des étudiants du workshop, DaST offre un feu d’artifice. Il sera lancé à 20h précises avant le spectacle qui rassemble la population autour des rizières.
 On parle également de l’anniversaire de la doyenne du village (Mme Mao, 86 ans).
 C’est enfin ce 10 février 2009 que l’équipe de projet reçoit le doyen des architectes en provenance de Guilin.

Une rencontre fortuite.

L’histoire de Monsieur Li Pei Zhi (84 ans) est assez curieuse et illustre parfaitement le phénomène de ’synchronicité’. On se souvient de l’expédition DaST du 11 décembre 2008, sur les pistes de montagne, au nord de Guilin (consulter Où trouver des madriers ?) pour voir une maison en bois. Cette maison, de style Tai Liang a finalement été achetée par Frédéric lors d’un second voyage. C’est au cours de ce déplacement, en visitant une grange d’un autre style (Chuang Dou Shi), destinée à abriter le centre de santé, que ce vieux Monsieur et Frédéric se rencontrent fortuitement. En pénétrant dans sa maison, Fred ressent la même vibration esthétique que dans la maison en montagne. Ye apprend avec étonnement que ce Monsieur, est réellement l’architecte des ces demeures traditionnelles ! Il dessine à la craie, quelques détails, sur le sol.

Le vénérable maître.

Ce vieil architecte vient d’accepter l’invitation de Fred à Jiu Xian. Le vénérable maître visite les lieux dans l’après-midi, écoute les explications des étudiants, avec un sourire ineffable. Frédéric lui fait traduire que toute l’équipe compte sur lui pour l’opération de démontage-remontage des maisons de bois. L’opération est prête. Le propriétaire a déjà reçu 10%. Le restant sera partagé entre la dépose du puzzle à Jiu Xian et le remontage complet. Les fondations doivent cependant être prêtes. La pose de la première pierre attend la signature du permis de construire (fin février).

Confrontation entre générations.

M. Li pei zhi répond aux étudiants qui lui présentent les projets en 3D sur l’ordinateur. Il donne des précisions complémentaires en dessinant au crayon sur son carnet, les yeux plissés.

Chanson de geste ou opéra chinois.

La lune partage avec trois lampes à incandescence l’éclairage de la scène. Pas de tréteaux mais un monticule de pierres. Pas de planches mais vingt-cinq mètres carrés de terre battue, recouverte de paille, sur un espace en plein air et légèrement surélevé par rapport aux rizières mais manifestement réservé aux fêtes du village. Pas de loges. Les comédiens se préparent et se maquillent à la lumière de la scène.

La fête au village.

Les villageois se rassemblent sur l’espace consacré au spectacle.
Les places à l’avant sont offertes aux visiteurs, entourés des enfants et des femmes. Jiny, la petite fille du Chef Mao est de la fête !

L’intrigue ne met pas en scène des héros. C’est une scène de famille dans laquelle se reconnaissent les villageois. Le mandarin n’est peut-être pas compris par tout le monde, dans la communauté zhuang. Cependant Dominique observe que les lèvres de plusieurs voisines sont synchrones avec le texte. Les dialogues sont illustrés de gestes, ponctués de danses et accompagnés de percussions, aux moments clés.

Le violon chinois.

Les acteurs chantent et sont accompagnés par les percussions et d’un instrument à corde unique, le Erhu [1].

Les costumes accrochent bien la faible lumière. Cependant, dès le troisième rang, le texte est couvert par les chuchotements des hommes qui bavardent et déhambulent à l’arrière, par les gosses qui jouent et allument des pétards ! Cela ne semblent pas gêner les comédiens.

Jean se remet à repenser aux spectacles montés avec Alain Servant par la troupe de Thélème à la Devignère et au jumelage des deux villages (voir article Thélème). Les similitudes sont surprenantes.

Les beignets sucrés d’anniversaire.

Vers 10h, un signe de Bao libère les spectateurs européens qui commencent à trouver le temps long après 2h de spectacle. C’est l’anniversaire de Miss MA Tiantian. Les bougies sont soufflées par MA Tiantian et ses amis et le gâteau d’anniversaire est partagé.

Ce n’est pas tout puisque l’aubergiste Li a préparé des ’Tang Yuans’ qui sont les beignets spécifiques de la fin du festival de printemps. Maria apprend à les préparer avec la pâte de riz gluant. Les ’sweet dumplings’ sont jetés dans un bouillon sucré et sont consommés chauds. Ye précise la traduction du nom chinois de ces pâtisseries : Tang signifie ’sucré’ et Yuan signifie ’rond’.

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Portfolio


[1Erhu (violon chinois) :
C’est l’un des plus importants instruments à cordes frottées, qui date de mille ans environ. Le erhu est formé d’une caisse de résonance en bambou ou en bois, tendue de peau de serpent, à une extrémité de la tige, de deux cordes frottées par un archet à crin de queue de cheval.
Grâce à son timbre mélodieux, le erhu sert non seulement à accompagner la musique vocale et instrumentale, mais aussi à se produire en solo à partir du XXe siècle.