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Yin, la copine de Jean.

jeudi 25 décembre 2008, par Jean Landré

Voici maintenant un mois révolu que Les "Chinois" [1] sont dans leur ’trou’. Le premier attend son épouse dans quelques jours. "Ma libido ne tient plus !" déclare t-il. Mais que fait le second dans ce monde brutal d’architectes et d’apprentis maçons ?

Une rencontre sur le champ de bataille.

Jean vient d’être séduit par la fraîcheur de Yin. C’est la petite fille de Mao, le chef de village. Elle accompagne fréquemment son grand-père et vient récemment d’accepter de batailler avec Jean. Deux brindilles d’herbe sont coupées de façon à laisser pendre les feuilles par un fil. Chacun se bagarre avec cette arme sommaire. Celui qui casse le fil a perdu. Les enfants chinois aiment ainsi fréquenter le hasard du jeu en se battant en duel avec les ‘grands’.

Le bol de riz

Yin a accepté également de partager son repas avec les adultes. Elle apprend à Jean comment attraper les grains de riz avec les baquettes. La glace est rompue. Pas besoin d’attendre le dessert (il n’y en a jamais aux repas de la pension Li) pour jouer avec le grand-père à lunettes.

Une nourriture variée.

Les plats sont variés chez Li. Les jardins environnants approvisionnent en produits frais : tomates, haricots verts et mange-tout, champignons blancs et noirs, oignons verts, ail, pousses de bambous, Piments, poivrons, potirons, topinambours, pommes de terre, taros, carottes, cèleri, concombres, et autres cucurbitacées. On nous signale également les autres Qing caï [2], inconnus des européens (mais que Tang importe à Paris !).

Concernant les viandes, elles sont également variées. Porc caramel, poulet aux herbes, canard à l’orange, patates douces grillées, poulpe aux oignons, Oeufs de cane, omelettes, charcuterie que l’on fait sécher au soleil...

Les conseils au patron.

Denis Piel qui accompagnait Fred l’an dernier a donné quelques cours de cuisine au patron de l’auberge, pour agrémenter le bol de riz. "Encore trop gras" se lamente Frédéric. Mais il y a du progrès !

Signalons également la vacuité complète de la table de JiuXian, concernant les condiments. Ni sel ni poivre. La moutarde est inconnue, de même que les laitages. Pas de beurre au grand dam de Fred. Évidemment pas de Ketchup. On n’est pas au Mac Do !

Une nappe

Il reste encore quelques messages à faire passer au restaurateur pour ’occidentaliser’ progressivement ses prestations. Une nappe propre sur la table chaque jour, par exemple. Actuellement c’est la table en bois, vernie, ronde ou carrée selon le nombre de convives. L’innovation ’nappe’ devrait cependant s’accompagner de nouvelles habitudes de ’tenue’ pour que chacun partage son repas d’une façon plus ’prophylactique’.

Avec une nappe, il faudra des récipients pour récolter les os que l’on crache pour l’instant à côté de son assiette ou par terre, directement. Chacun utilise ses baguettes en bois entre le pouce et l’index pour se servir dans le plat commun. Jean s’étonne d’apprendre qu’en Europe, le bois soit interdit. "Et le développement soutenable alors ?", professe Frédéric. Si les plats risquent ainsi d’être contaminés entre les convives, un restaurant françaisrisque pourtant la fermeture, selon ces réglementations sanitaires ’déviantes’, commente t-il. Et puis, dira plus tard Maria : "Le rouleau de papier WC sur la table. Non !..."

Icônes pour les utilisations ’sanitaires’.

Pour améliorer la santé publique par des pratiques quotidiennes ’saines’, ne devrait-on pas inventer de nouveau panneaux, comme celui-ci, capté dans les toilettes de la pizzéria de Yangshuo. Nous laissons l’interprétation au lecteur [3].

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[1Entouré de guillemets, ce terme de "Chinois" devient le surnom de Frédéric et Jean pour leurs épouses demeurées en Occident.

[2Qing caï : Légumes verts

[3référence à la Turquie !