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Trêve des confiseurs.

jeudi 25 décembre 2008, par Jean Landré

Trêve des confiseurs

Cette expression qui donne un peu de repos aux journalistes européens, n’a aucun sens en Chine. Noël n’est pas férié, pas plus que le jour de l’an. Par contre, tout le monde attend le nouvel an chinois. Jean se fait préciser par Ye, dictionnaire à l’appui, la différence entre ce ‘nouvel an’ et la ‘fête du printemps’.

C’est la même chose mais la confusion vient du fait que cette fête s’écrit avec deux idéogrammes : 新年 , chacun véhiculant sa signification particulière. Attention à la confusion avec la fête du Têt (Năm mới), représentant plus particulièrement le nouvel an vietnamien.

China Christmas

Le soir de Noël, les rues de Yangshuo sont cependant plus animées qu’a l’accoutumée, compte tenu du nombre d’étrangers présents. Les commerçants portent un bonnet de père Noël, y compris les choristes qui chantent les rengaines occidentales telles que ‘Vive le vent’, ‘Douce nuit’ ou ‘Ce n’est qu’un au-revoir.’ Il fait assez froid. Joyce est ravie que Jean lui prête la casquette de Maurice, son père, qui l’accompagne en permanence dans l’une des nombreuses poches de son parka jaune.

Dinde aux marrons.

Les masseurs portent les bonnets de noël

Malgré une névralgie persistante sur l’épaule que le massage de l’après-midi n’a pas réussi à éradiquer, Frédéric tient à réunir son équipe pour un dîner aux chandelles. M. Lù, Joyce et Ye, côté chinois. Fred, Maria, Jean et Nicolas, côté Français. L’invitation ressemble, de loin, à un réveillon puisque le menu, proposé par ‘Le vôtre’ [1] comporte : Soupe de potirons – Salade aux rouleaux de saumon – Dinde aux marrons – fromages français et profiteroles (oui Dominique, tu étais présente dans le menu !). Et puis, le "réveilon chinois" se termine largement avant minuit et sans messe ! Bien que la presse annonce une forte évolution du nombre de chrétiens chinois, nous n’avons pas noté d’église à Yangshuo.

Formation à l’Art de la table

La formation à l’Art de la table vient de prendre une nouvelle dimension avec l’arrivée de Maria auprès de Frédéric. Observant avec bonne humeur un certain nombre de chocs culturels et de gags, les français ont offert, le soir de Noël un bon morceau d’anthologie culinaire, pour égayer les dialogues amicaux qu’ils entretiennent avec leurs amis chinois :
 aucune cheminée ne crépite lorsque les convives arrivent, vers 21h.


 chacun conserve son parka pour dîner. Il faut dire que personne n’a revêtu sa toilette de fête. Fred joue au chef en conservant ses charentaises pour le réveillon. Au moins, lui aura chaud aux pieds.


 lorsque les deux bouteilles de Bordeaux Saint-Florin arrivent sur la table à moins de 5°, Fred demande un seau d’eau chaude.
 Alors que l’odeur de chaque bouchon est évaluée par chacun, le vin de la première bouteille passe à 25 degrés dans son seau.
 Jean est flatté d’être servi en premier alors que la politesse du service aurait dû privilégier les deux dames, Maria en tête et ensuite Joyce.


 Après la soupe, les quatre autres plats du menu de Noël arrivent – dans l’ordre – mais à peu près simultanément sur la table. Comme les plats chinois. Les serveurs ne comprennent pas qu’on les renvoie en cuisine. Les convives prennent cependant le risque que les profiteroles reviennent, un peu plus tard, fondues… et les crêpes suzette, froides.

La fête en France.

Jean, de son côté a fait parvenir un Bonsaï de ginseng à son épouse à l’occasion de son anniversaire. En échange, il reçoit les images des fêtes familiales parisiennes où il retrouve l’arbuste en bonne place, près de la table familiale. Dominique a décoré sa table. Elle reçoit Alain, son frère, les enfants Caroline, Pascal et Thomas mais aussi Renée Roquin, Maria et Jean-Pierre Le Cheviller qui sont également de la fête.

Ce dernier fait la surprise d’arriver en Grand Mamamouchi devant la webcam dont Jean observe les images à 12 000 Km de là, avec sept heures de décalage.
Il a installé le PC dans sa chambre. La nuit est tombée depuis longtemps sur la Chine alors que le soleil arrive tout juste à son zénith hivernal sur Paris où l’on va festoyer de choucroute, des crêpes, des gâteaux et le lendemain, de gigot… ce qui fait saliver un Jean, condamné à son bol de riz tri-quotidien.

Les fêtes en Chine.

Comme les Chinois aiment faire la fête, ils vont célébrer les deux réveillons de nouvel an, l’occidental et le chinois… Faire deux fois la fête double le plaisir ! A Jiu Xian, cependant, région agricole et pauvre, on laisse les français "réveillonner" à 8h du soir.

Et que dit-on ?

En chinois, vous pouvez souhaiter une "Bonne Année" en disant Xīn nián hǎo ! Xīn est “nouveau”, nián = “année”, hǎo = “bon”. Une autre expression communément utilisée pour toute occasion de fête est gōngxǐ fācái !. Gōngxǐ signifie "souhaiter", alors que fācái veut dire "devenir riche".

En plus de la richesse matérielle, les Chinois se souhaitent également une bonne santé et une vie stable, ce qui s’écrit en chinois gōngxǐ ānkāng. Ān = "paix et sécurité", kāng = "santé".

Encore une autre autre expression pour exprimer ses meilleurs vœux : Wàn shì rú yì ! Wàn signifie “dix mille”, mais dans ce contexte il se réfère plus à "beaucoup". Shì veut dire “chose, affaire” et rú yì signifie “comme tu veux, comme tu le souhaîte”. Tous ces souhaits peuvent se traduire par “Puissent toutes les choses être comme tu le souhaites !”, ou ”Puissent tes rêves devenir réalité !”

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[1‘Le vôtre’ est le seul restaurant français ouvert actuellement à Yangshuo. Nous en avons déjà parlé dans nos colonnes. Il est tenu par les Christophe et Luc VINCENT frères jumeaux que M6 Capital était venu interviewer récemment.